Aux quatre saisons


Titre générique de l’oeuvre composée de 5 diptyques

(…)
E. H. — Comment s’élaborent les liens entre univers des fluides, corps et formes visuelles dans « Liquid City » ?

R. C. — Certaines pièces, en particulier le panoramique Aux quatre saisons, sont marquées par le platter movie, genre inauguré au début des années soixante avec le film de Herschell Gordon Lewis, Blood Feast, où, pour la première fois au cinéma, dans un scénario associant l’horreur et la légèreté, on voit des organes sortir d’un corps de femme ; soit la combinaison de l’artifice chirurgical, du bien-être et de la beauté plastique du corps. « Liquid City », comme mon travail en général, s’inspire ainsi de plusieurs topoï cinématographiques. Qu’il s’agisse du déroulement de l’exposition marqué par l’écriture de scénario ou de la référence au générique et au genre. (…)

E. H. — Comment le fantastique et la science-fiction resurgissent-ils dans votre travail ?

R. C. — A propos de « Liquid City », je préfère parler de science-fiction plutôt que de fantastique, dans le sens où mes derniers travaux sont motivés par le désir de donner à voir des faits, des objets, des événements qui n’appartiennent pas à l’ordre des choses connues. Toutefois certaines œuvres sont proches de l’esthétique fantastique. Aux quatre saisons, par exemple, convoque autant l’inquiétante étrangeté que le principe d’incertitude face au vivant. On ne sait pas si les fragments de corps sont des cires, de la chair vive ; si les paysages sont des décors.
Le niveau d’apparence des choses ne fournit aucune indication certaine. On passe donc de l’un à l’autre et c’est dans cette mobilité que naît le fantastique. (…)

Extrait de l’entretien de Régine Cirotteau avec Emmanuel Hermange. Livre monographique « Liquid City » Filigranes éditions. [Texte entier à la rubrique monographie/Liquid City]

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